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« L’aide publique au développement doit être envisagée comme un investissement, et non comme un coût »

L’annonce, dans le projet de loi de finances présenté le jeudi 10 octobre, d’une diminution drastique de 1,3 milliard d’euros de l’aide publique au développement (APD) par la France marque un coup d’arrêt incompréhensible à la progression observée pendant les sept dernières années pour atteindre l’objectif des 0,7 % du revenu national brut fixé par les Nations unies en 1970.
C’est un engagement du président de la République et cet objectif n’a jamais été atteint par la France. Avec cette coupe budgétaire, nous pourrions brutalement revenir au niveau de 2016, à 0,4 %, parmi les niveaux les plus bas des pays de l’OCDE.
Selon le think tank Santé mondiale 2030, la décision du nouveau gouvernement menace directement les efforts pour renforcer les systèmes de santé et l’accès à des soins vitaux, mettant des vies en danger dans de nombreux pays. Le moment est particulièrement mal choisi tant nous devons renforcer notre vigilance face aux menaces épidémiques liées au changement climatique, à la chute de la biodiversité et aux pollutions.
À l’heure où les crises humanitaires, alimentaires et sanitaires se multiplient – pensons à l’impact persistant des pandémies et à l’émergence de nouvelles infections très inquiétantes comme le mPox ou la maladie à virus de Marburg – cette diminution de l’APD n’est pas rationnelle. Elle ne l’est pas plus dans un contexte de multiplication des conflits en Europe et au Moyen-Orient.
Face à l’augmentation régulière des maladies non transmissibles, à la persistance des maladies infectieuses, au changement climatique et aux conflits, le renforcement des systèmes de santé des pays les plus vulnérables est une priorité géopolitique de premier plan.
Historiquement, l’aide publique au développement en santé a permis des avancées considérables. Elle a contribué à lutter contre le VIH, mais aussi contre le paludisme et la tuberculose. Elle a soutenu l’universalisation de l’accès à la vaccination des enfants et à la contraception chez les femmes, mais aussi l’appui à la formation des personnels de santé essentiels aux systèmes de soin et à la prévention.
Couper ces financements aujourd’hui risquerait non seulement de mettre un terme à cette dynamique de progrès, mais aussi de nous exposer tous, pays riches et pauvres, à des menaces accrues de crise sanitaire, à un accroissement de la mortalité des populations les plus fragiles et à une augmentation de la propagation des maladies, au moment où l’action internationale commune est plus nécessaire que jamais au vu des enjeux environnementaux et alimentaires qui impactent notre santé.
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